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L-sérine : une approche radicale à la SLA, au Parkinson et l'Alzheimer

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Le traitement de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Lou Gehrig, a fait l'objet d'une avancée révolutionnaire. Cela n'a pas été massivement médiatisé, car aucune grosse compagnie pharmaceutique n'est impliquée et parce que la voie de l'amélioration repose sur un élément nutritionnel, un acide aminé dénommé L-sérine. Côté bonnes nouvelles, il faut aussi mentionner le fait que cette percée révolutionnaire pourrait aussi aider à améliorer d'autres maladies dégénératives du cerveau comme les maladies de Parkinson et d'Alzheimer.

Mais tout commence avec la SLA. Dans le cas de la SLA, on constate une dégénérescence progressive des cellules du cerveau qui initient et contrôlent les mouvements musculaires. Par conséquent, la maladie finit par entraîner une paralysie quasi totale, voire totale. Les premières observations de la maladie mentionnent une affection progressive de l'action volontaire sur les muscles. Dans les stades les plus avancés de la maladie, les patients peuvent être totalement paralysés. C'est une maladie dévastatrice qui peut progresser rapidement ou relativement lentement.

La maladie a été observée pour la première fois en 1869, mais ce n'est qu'en 1939 que Lou Gehrig l'a faite connaître à l'échelle internationale. Mettant fin à la carrière de l'un des joueurs de baseball les plus appréciés de tous les temps, la maladie est toujours intimement liée à son nom. Cependant, les plus jeunes connaissent sans doute plus la SLA grâce au film de 2014 intitulé Une merveilleuse histoire du temps retraçant la vie de Stephen Hawking, physicien théoricien, ou peut-être connaissent-ils son travail. Il fut le Einstein de sa génération jusqu'à sa mort en 2018.

Une avancée révolutionnaire

La découverte qui pourrait améliorer les maladies dégénératives affectant le cerveau n'a pas eu lieu dans une grande université, ni dans une grande entreprise pharmaceutique, ni dans un laboratoire gouvernemental. On la doit à un ethnobotaniste, Paul Cox. L'ethnobotanique est l'étude de la façon dont les populations indigènes utilisent les plantes dans leurs coutumes et leur alimentation. À la fin des années 1990, Cox, qui a obtenu son doctorat à Harvard, a essayé de résoudre un casse-tête qui déconcertait les chercheurs depuis des décennies. Il a cherché à savoir pourquoi les Chamorros de Guam présentent un risque 100 fois plus élevé de développer des symptômes habituellement associés à des maladies dégénératives du cerveau comme la SLA, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson : troubles de la parole, paralysie faciale, perte des capacités motrices, immobilité et démence. La réponse qu'il a apportée à cette question date de 2002, après avoir supposé que les Chamarros s'empoisonnent à chaque fois qu'ils dégustent leur plus grand délice culinaire, une chauve-souris entière bouillie dans du lait (les yeux, les ailes et tout ça).

En 2002, Cox et Oliver Sacks, le regretté neurologue et auteur de livres tels que L'Éveil (adapté au cinéma avec Robin Williams) et L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, ont publié un article dans la revue Neurology qui expose sa théorie selon laquelle les chauves-souris contiennent une forte concentration d'une substance toxique, la β-méthylamino-L-alanine (BMAA), responsable de la dégénérescence du cerveau. L'étude d'autres populations dans le monde, plus particulièrement aux États-Unis et en France, a également permis de démontrer qu'une alimentation riche en BMAA provenant d'autres sources que les chauves-souris est également liée à la SLA.

Le dénominateur commun est l'exposition à la BMAA à cause des cyanobactéries, le plus ancien organisme sur terre. Sur Guam, les chauves-souris mangent des graines de cycad dont le système racinaire inhabituel est riche en cyanobactéries. Dans d'autres parties du monde dans lesquelles on compte un nombre inhabituellement élevé de cas de SLA, on trouve d'autres sources de cyanobactéries. On qualifie souvent ces bactéries d'algues vertes (remarque : tous les produits contenant des algues vertes de la marque California Gold Nutrition d'iHerb sont testés pour ne pas contenir de BMAA). Les cyanobactéries sont présentes dans les océans, les lacs, les flaques d'eau, les étangs et même sous la croûte des déserts du Koweït et d'Arizona. Les cyanobactéries sont souvent très riches en BMAA. Les Chamorros absorbaient une très forte dose d'une toxine à laquelle le reste du monde est exposé en permanence.

La sérine vs. la toxicité de la BMAA

La BMAA produit ses effets destructeurs sur le cerveau en modifiant la forme des protéines du cerveau en remplaçant la L-sérine. En fait, les cellules cérébrales confondent la BMAA et sa forme plus toxique, la nitroso-BMAA, avec la L-sérine. Lorsqu'elles remplacent la L-sérine par la BMAA dans les protéines, les cellules du cerveau fabriquent une protéine qui n'a pas une structure normale, ce qui provoque une dégénération de la protéine et une intoxication des cellules du cerveau. Les protéines ne sont pas pliées correctement. Soit elles sont mal pliées, soit elles ne sont pas pliées du tout. Une grande partie de la recherche initiale a été effectuée par des scientifiques travaillant dans le laboratoire de chimie du cerveau de Cox à Jackson Hole, dans le Wyoming.

Les possibles effets de la BMAA sur la maladie d'Alzheimer

Dans le cerveau, la BMAA peut également entraîner la formation d'une toxine appelée bêta-carbonate. Ce composé peut se lier aux récepteurs des cellules cérébrales pour les neurotransmetteurs comme les récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA). Cela peut entraîner la mort des cellules cérébrales pour un certain nombre de raisons qui rendent les cellules plus vulnérables aux détériorations.

Des études expérimentales impliquant la BMAA et la L-sérine

Dans des tests précliniques, lorsque les cellules du cerveau exposées à la BMAA étaient aussi exposées à de la L-sérine, cela a empêché la formation de protéines mal pliées et pas pliées du tout. De plus, la L-sérine pourrait empêcher la prolifération d'une enzyme responsable de la mort des cellules du cerveau induite par la BMAA.

Une étude menée par un chercheur de l'Université de Miami en 2016 fournit une image claire de l'importance de la L-sérine dans la protection du cerveau. Des singes possédant un gène qui, chez les humains, est associé à un risque élevé de développer la maladie d'Alzheimer, ont reçu des bananes très riches en BMAA, en L-sérine ou un mélange des deux. On a détecté des plaques et des fibres enchevêtrées dans le cerveau des singes qui ont reçu la BMAA, symptômes caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Cependant, le tissu cérébral de ceux qui ont reçu de la L-sérine présentaient entre 80 et 90 % de ces enchevêtrements en moins.

Des études cliniques sur la L-sérine pour traiter la SLA

La recherche préclinique sur la L-sérine pour traiter la SLA a montré tant de promesses qu'elle est maintenant utilisée dans des essais sur des humains pour déterminer à quel point elle peut être bénéfique pour le traitement de cette maladie débilitante. La première étude, un essai clinique de phase I, a été menée pour évaluer l'innocuité des doses de 0,5, 2,5, 7,5 et 15 g deux fois par jour. On a comparé les patients recevant de la L-sérine à des patients recevant un placebo dans 5 autres essais cliniques portant sur la SLA. Le principal résultat est que la L-sérine est sans danger à n'importe quelle dose. L'étude a également comparé le déclin fonctionnel modifié, mesuré par les scores ALSFRS-R (ALS Functional Rating Scale-Revised) en comparaison avec le groupe ayant reçu le placebo. Les résultats ont été incroyablement bons avec la dose de 15 g deux fois par jour. Cette dose a entraîné une réduction impressionnante de 85 %. Ces résultats sont positifs. Un essai clinique de phase II est en cours au Dartmouth-Hitchcock Medical Center. 

Les habitants d'Ogimi

L'île d'Okinawa est réputée pour la longévité et la santé de ses habitants. Le village isolé d'Ogimi est considéré comme le prototype du « village de la longévité ». 4 000 personnes vivent sur la partie nord de l'île. D'après l'Organisation mondiale de la santé, ce petit village compte le plus grand nombre de centenaires par habitant. Il y a probablement de nombreux facteurs contribuant à leur bonne santé et à leur étonnante longévité : l'alimentation et l'exercice physique sont essentiels, mais aussi les liens intimes de cette communauté soudée et le caractère matriarcal de la société. Mais il est intéressant de constaté que l'alimentation des Ogimi est riche en L-sérine, généralement 3 à 4 fois plus riche que celle d'un Américain moyen.

La L-sérine comparée à la phosphatidylsérine

Dans le cerveau, la sérine se lie aux acides gras et au glycérol pour former la phosphatidylsérine qui devient le principal phospholipide du cerveau. La phosphatidylsérine (PS) est un facteur clé dans la détermination de l'intégrité et de la fluidité des membranes cellulaires. Normalement, le cerveau peut fabriquer une quantité suffisante de phosphatidylsérine, mais il est prouvé qu'une quantité insuffisante de PS chez les personnes âgées peut être liée à de la dépression et/ou à une altération des fonctions mentales. De bons résultats ont été obtenus dans de nombreuses études en double aveugle portant sur la supplémentation en PS. Plus particulièrement, ces études ont montré que la PS améliore la fonction mentale, l'humeur et le comportement chez les sujets âgés, y compris ceux qui sont aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer et de la maladie de Parkinson. Contrairement aux antidépresseurs classiques, la phosphatidylsérine n'influence pas la sérotonine et les autres neurotransmetteurs, ce qui suggère un autre mécanisme d'action comme une réduction de la sécrétion de l'hormone du stress, le cortisol. La posologie typique de la PS est de 300 mg par jour, mais compte tenu des résultats susmentionnés, la supplémentation en L-sérine seule peut donner de meilleurs résultats.

La supplémentation en L-sérine

En se basant sur l'étude de phase I, une supplémentation de 15 g de L-sérine deux fois par jour est sûre et semble être une dose plus efficace. Une recommandation alternative est de prendre 300 mg par jour de phosphatidylsérine (PS).

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