Votre préférence a été mise à jour pour cette session. Pour modifier définitivement les paramètres de votre compte, allez à
À titre de rappel, vous pouvez mettre à jour votre pays ou votre langue de préférence à tout moment dans
> beauty2 heart-circle sports-fitness food-nutrition herbs-supplements pageview
Cliquez pour consulter notre déclaration d'accessibilité

Gingembre : la racine toute puissante

19,359 Vues

anchor-icon Table des matières dropdown-icon
anchor-icon Table des matières dropdown-icon

Il n’y a pas si longtemps, j’ai reçu la lettre d’une compagnie de mutuelle santé concernant un de mes patients traité pour une maladie chronique très grave. La mutuelle était prête à rembourser un complément en gingembre pour l’aider à soulager les effets secondaires de la chimiothérapie (nausées et vomissements). Avec la lettre, j’ai reçu une étude appuyant ces allégations. Intrigué, j’ai décidé de me renseigner davantage sur le gingembre et ses bienfaits sur la santé. Voici ce que j’ai découvert.

Qu’est-ce que le gingembre ?

Le nom scientifique de cette plante est Zingiber officinale, alors que ses racines sont connues sous le nom de Rhyzomus zingiberus. Le gingembre est une plante à fleurs originaire d’Asie du Sud-Est, mais ses grosses racines sont utilisées dans les pratiques médicales traditionnelles en Chine, en Inde, en Polynésie et en Afrique.

Dans les domaines de la médecine ayurvédique et de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), le gingembre est réputé pour ses propriétés particulières. Ses ingrédients actifs sont le gingérol et le shogaol. C’est sous sa forme crue que le gingembre contient la plus forte concentration de ces molécules, mais beaucoup trouvent le gingembre non cuit plutôt indigeste. C’est pourquoi les compléments et les infusions sont des alternatives populaires.

Le gingembre, la nausée et les vomissements

Le gingembre a fait l’objet de nombreuses études concernant ses effets sur la nausée et les vomissements, en particulier chez les patients atteints de cancer. Une étude du Dr Abdul-Aziz et de ses collègues a montré que le gingembre agit sur les mêmes parties du cerveau que certains médicaments anti-nausée puissants comme l’odansetron (Zofran) et le palonosetron (Aloxi). Dans l’étude, on a réussi à faire diminuer les symptômes de la nausée de 40 à 50 % grâce à cette plante.

Le gingembre et les nausées matinales

Jusqu’à 70 % des femmes ont des nausées pendant leur grossesse. Elles sont plus fréquentes pendant les 12 premières semaines, parfois jusqu’à la 20e semaine. Il est préférable d’utiliser un traitement naturel, sûr et efficace et on se tourne souvent vers le gingembre. Une méta-analyse effectuée par le Dr Ding en 2012 portant sur un total de 500 femmes dans cinq études distinctes a confirmé qu’il n’y avait aucune preuve de toxicité fœtale lorsque les femmes suivies prenaient du gingembre à la dose recommandée de 1 000 à 4 000 mg par jour.

De même, une étude publiée en 2014 dans le Nutrition Journal portant sur 1 278 femmes a découvert que le gingembre peut aider sans danger à réduire les nausées matinales et les vomissements. Une étude réalisée en 2016 parue dans Integrative Medicine Insights a montré que le gingembre est plus efficace qu’un placebo et aussi efficace que la vitamine B6 pour la réduction des symptômes des nausées matinales.

Sur la base de ces découvertes scientifiques et de leurs expériences personnelles, de nombreuses femmes enceintes utilisent le gingembre comme traitement principal ou en association avec des médicaments sur ordonnance pour atténuer les nausées matinales. Mais il est impératif de toujours consulter son médecin avant de prendre des médicaments à base de plantes médicinales pendant la grossesse.

Le gingembre, la gastroentérite et la tourista (diarrhée du voyageur)

Le gingembre peut être utile dans le traitement de la gastroentérite virale. Un gastroentérologue italien nommé Dr Canani a publié un article en 2018 montrant que l’administration de gingembre chez des enfants affectés a réduit de 20 % le nombre d’épisodes de vomissements et de 28 % le nombre total de jours d’absence à l’école. Des études similaires sont également menées aux États-Unis.

Lors de voyages dans certains pays, il peut arriver qu’on souffre de diarrhée bactérienne. On parle aussi de diarrhée du voyageur ou de tourista. Cette maladie gastro-intestinale se manifeste partout dans le monde et est causée par la prolifération anormale de la bactérie E. coli. Cela entraîne une diarrhée fréquente et une déshydratation.

Les toxines sécrétées par ces bactéries se lient aux cellules de l’intestin, ce qui provoque la diarrhée. Une étude récente du Dr Chen a montré que le gingembre peut se lier aux mêmes cellules cibles dans l’intestin et bloquer l’effet des toxines bactériennes, réduisant ainsi les symptômes diarrhéiques. Le Dr Chen croit que le gingembre pourrait être une bien meilleure alternative aux médicaments sur ordonnance pour le traitement symptomatique de la tourista.

Le gingembre et la parodontite

Une percée majeure dans le domaine de la science médicale est notre prise de conscience du fait que la santé de notre bouche et celle de notre corps tout entier sont étroitement liées : prendre soin de nos dents et de nos gencives peut avoir un impact positif sur notre santé globale. Une étude réalisée en 2016 a montré qu’une solution de jus de gingembre, de romarin et de souci est aussi efficace que la chlorhexidine à usage médical pour réduire la prolifération des bactéries buccales.

Une autre étude réalisée par le Dr Eslami et son équipe en 2015 a montré que le jus de gingembre est un traitement efficace contre les infections buccales liées aux levures. Ceci est probablement dû aux propriétés antimicrobiennes du gingembre.

En 2016, dans une étude sur le gingembre, le Dr Tiwari a également déclaré que les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes de la plante pourraient également réduire le risque de gingivite et de cancer de la bouche. En ce qui concerne les bienfaits sur la santé buccodentaire, le Dr Tiwari recommande fortement l’utilisation régulière d’un bain de bouche à base de gingembre que l’on peut préparer soi-même en ajoutant du jus de gingembre dans une tasse d’eau. On peut également utiliser un dentifrice à base de gingembre.

Le gingembre et les infections des voies respiratoires supérieures

En médecine traditionnelle, le gingembre est très apprécié comme traitement des infections virales des voies respiratoires supérieures. De multiples études ont montré que le gingembre est un inhibiteur de la COX-2, ce qui lui permet de jouer un rôle similaire à celui des AINS (ibuprofène, naproxène, indométhacine) pour réduire les douleurs musculaires et la fièvre.

De plus, il a été démontré que le gingembre présente une « activité anticholinergique » sur les voies respiratoires, ce qui aide à réduire les congestions thoraciques et la toux en cas d’infection. Par conséquent, le gingembre est un excellent choix pour aider à traiter les symptômes des infections respiratoires, y compris la respiration sifflante.

Malgré le succès rencontré dans la médecine traditionnelle ancienne, le gingembre n’a pas encore été bien étudié comme complément antiviral et d’autres études sont nécessaires pour évaluer ses propriétés antivirales. Cependant, sur la base de ces études, on peut envisager de prendre entre 2 500 et 4 000 mg de gingembre par jour.

Le gingembre et l’arthrite

Des études ont montré qu’environ un adulte de plus de 65 ans sur trois souffre d’arthrite. On associe celle-ci à l’âge. Il n’existe aucun remède contre l’arthrite et, en l’état actuel des choses, le meilleur traitement est la prévention de la maladie et le soulagement des symptômes.

Selon le Dr Baliga, le gingembre agit sur de multiples voies inflammatoires pour réduire l’inflammation articulaire, ce qui ralentit la progression de l’arthrite tout en atténuant les douleurs.

Tout comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, naproxène et diclofénac), le gingembre agit comme un inhibiteur de la COX-2 pour réduire l’inflammation des articulations. Il semblerait qu’il aide à prévenir la dégradation du cartilage articulaire à l’origine de l’arthrite. Posologie recommandée : entre 2 500 et 4 000 mg par jour.

Le gingembre et le diabète

Avec le développement de l’obésité partout dans le monde, le diabète est devenu plus courant. Un enfant sur trois naissant aujourd’hui risque de développer du diabète si la tendance actuelle se poursuit. Bien que de nombreuses personnes ne s’en rendent pas compte, le diabète est une maladie qui peut provoquer de nombreux dommages aux organes. Les complications les plus courantes sont les maladies vasculaires et les complications neurologiques, mais presque tous les systèmes organiques du corps peuvent être affectés par des complications. La raison que l’on suspecte être à l’origine des complications du diabète est l’hyperglycémie (indice glycémique élevé) constante.

Dans une étude portant sur le gingembre effectuée par le Dr Yiming Li, il a été démontré que le gingembre pourrait prévenir certaines complications courante du diabète. Le Dr Li rapporte que le gingembre aide à contrôler la glycémie, comme le montrent les modèles animaux. Les rats ayant reçu des compléments en gingembre à forte dose (800 mg/kg, une dose non recommandée chez l’humain) ont présenté une réduction de la glycémie de 24 à 53 % comparativement à la population témoin de rats diabétiques. Cette étude a également démontré que le gingembre protège le foie, les reins, les nerfs et les yeux contre les complications du diabète telles que la stéatose hépatique, les maladies rénales, la neuropathie et la cataracte.

Certaines habitudes de vie telles que le jeûne intermittent et les régimes pauvres en glucides peuvent également être utiles aux personnes atteintes de diabète.

Le gingembre et la santé générale

Nos connaissances sur le gingembre et ses pouvoirs dépassent le cadre de cet article. Il existe des centaines d’études et d’articles scientifiques portant sur le gingembre et ses nombreuses utilisations, et de nouvelles découvertes sont publiées chaque année. On consomme fréquemment du gingembre comme aliment, complément, huile essentielle et infusion. Il joue un rôle important dans la santé générale de millions de personnes dans le monde.

Références :

*Des remerciements tout particuliers à Austin Bowden, BS, qui m’a aidé à faire des recherches pour cet article.

  1. Lee, Jiyeon, and Heeyoung Oh. “Ginger as an Antiemetic Modality for Chemotherapy-Induced Nausea and Vomiting: A Systematic Review and Meta-Analysis.” Oncology Nursing Forum, vol. 40, no. 2, 2013, pp. 163–170., doi:10.1188/13.onf.163-170.
  2. Mbaveng, A.t., and V. Kuete. “Zingiber Officinale.” Medicinal Spices and Vegetables from Africa, 2017, pp. 627–639., doi:10.1016/b978-0-12-809286-6.00030-3.
  3. Semwal, Ruchi Badoni, et al. “Gingerols and Shogaols: Important Nutraceutical Principles from Ginger.” Phytochemistry, vol. 117, 2015, pp. 554–568., doi:10.1016/j.phytochem.2015.07.012.
  4. T. Al Kury, Lina & Mahgoub, Mohamed & Christopher Howarth, Frank & Oz, Murat. (2018). Natural Negative Allosteric Modulators of 5-HT3 Receptors. Molecules. 23. 3186. 10.3390/molecules23123186
  5. Ding, Mingshuang, et al. “The Effectiveness and Safety of Ginger for Pregnancy-Induced Nausea and Vomiting: A Systematic Review.” Women and Birth, vol. 26, no. 1, 2013, doi:10.1016/j.wombi.2012.08.001.
  6. Viljoen, Estelle, et al. “A Systematic Review and Meta-Analysis of the Effect and Safety of Ginger in the Treatment of Pregnancy-Associated Nausea and Vomiting.” Nutrition Journal, vol. 13, no. 1, 2014, doi:10.1186/1475-2891-13-20.
  7. Lete, Iñaki and José Allué. “The Effectiveness of Ginger in the Prevention of Nausea and Vomiting during Pregnancy and Chemotherapy” Integrative medicine insights vol. 11 11-7. 31 Mar. 2016, doi:10.4137/IMI.S36273
  8. Berni Canani, R. Therapeutic efficacy of ginger on vomiting in children affected by acute gastroenteritis. Presented at the Annual Meeting of the European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition. Geneva, Switzerland, 11 May 2018
  9. Chen, Jaw-Chyun et al Ginger and its bioactive component inhibit enterotoxigenic Escherichia coli heat-labile enterotoxin-induced diarrhea in mice. J Agric Food Chem. 2007 Oct 17; 55(21): 8390–8397
  10. Mahyari S, Mahyari B, Emami SA, Malaekeh-Nikouei B Jahanbakhsh SP, Sahebkar A, et al. Evaluation of the efficacy of a polyherbal mouthwash containing Zingiber officinale, Rosmarinus officinalis and Calendula officinalis extracts in patients with gingivitis: A randomized double-blind placebo-controlled trial. Complement Ther Clin Pract 2016;22:93-8.
  11. Eslami H, Pakroo S, Maleki TE. Is ginger (Zingiber officinale) mouthwash a convenient therapeutic for denture stomatitis? Adv Biosci Clin Med 2015;3:17-23
  12. Tiwari, Ritu. (2016). Pharmacotherapeutic Properties of Ginger and its use in Diseases of the Oral Cavity: A Narrative Review. Journal of Advanced Oral Research. 7. 1-6. 10.1177/2229411220160201
  13. Chrubasik, S., et al. “Zingiberis Rhizoma: A Comprehensive Review on the Ginger Effect and Efficacy Profiles.” Phytomedicine, vol. 12, no. 9, 2005, pp. 684–701., doi:10.1016/j.phymed.2004.07.009
  14. Rahmani, Arshad H et al. “Active ingredients of ginger as potential candidates in the prevention and treatment of diseases via modulation of biological activities” International journal of physiology, pathophysiology and pharmacology vol. 6,2 125-36. 12 Jul. 2014
  15. Townsend, Elizabeth A et al. “Effects of ginger and its constituents on airway smooth muscle relaxation and calcium regulation” American journal of respiratory cell and molecular biology vol. 48,2 (2013): 157-63
  16. Chang, Jung San et al, “Fresh ginger (Zingiber officinale) has antiviral activity against human respiratory syncytial virus in human respiratory tract cell lines.”J Ethnopharmacol. 2013 Jan 9; 145(1): 146–151.
  17. Baliga et al, Ginger (Zingiber officinale Roscoe) in the treatment and prevention of arthritis. Bioactive food and dietary interventions for arthritis and related inflammatory diseases chapter 41, 2013, ISBN: 978012813821
  18. Yiming Li, Van H. Tran, Colin C. Duke, and Basil D. Roufogalis, “Preventive and Protective Properties of Zingiber officinale (Ginger) in Diabetes Mellitus, Diabetic Complications, and Associated Lipid and Other Metabolic Disorders: A Brief Review,” Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, vol. 2012, Article ID 516870, 10 pages, 2012.

​CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ:Ce CENTRE DU BIEN-ÊTRE n'a pas pour but de fournir un diagnostic...​ En savoir plus